j'ai mal à mon pays
J'ai mal à mon pays...
Trop, c'est trop ! Je pourrais presque intituler cet article "j'ai honte de mon pays"...
Vraiment, je crois que c'est une des composantes "essentielles" de la notion/boîte de Pandore que certains s'acharnent à vouloir préciser : "l'identité nationale" -> Hélas, OUI, j'ai la certitude d'être française, par le fait même que j'en ai honte en ce moment ! Entendons-nous bien : je suis fière de mon pays la France, de son histoire en général, et des hommes qui l'on faite aux longs des âges... j'en ai honte aussi, quelques fois, pour certaines pages de cette même histoire... Mais ma plus grande honte, elle est pour ce qui se passe actuellement. Dans mon travail, une de mes missions est de faire la "veille" dans la presse quotidienne et dans la presse juridique : je suis amenée donc, tous les jours, à "avaler" Le Monde, Les Echos, La Tribune, Le Figaro, Libération, L'Agefi, Mediapart, le Journal Officiel, les fils d'actualité du Sénat et de l'Assemblée Nationale... etc, etc, etc... Les "nouvelles" ne cessent de "tomber", officielles, officieuses, certaines fois sibyllines, partiales, partielles, brouillées... l'une chassant l'autre, chacune souvent plus incohérente ou scandaleuse et terrifiante que l'autre, venant rejoindre la cohorte des précédentes, au point que celles des semaines passées se perdent dans un brouillard confus... Je vais seulement vous parler de celles qui m'ont marquée dans les 10 derniers jours, mais si je prenais les informations de la semaine d'avant, ce serait du même genre, et en remontant les mois, ce serait idem...
=> il me semble que l'Etat a déjà bien donné de sa poche, donc de la nôtre, pour renflouer toutes les banques, y compris la SG... (voir LÀ) - je trouve qu'il y a plus urgent et utile, vu les déficits annoncés partout... mais bon, passons. (voir aussi LÀ)
Je n'ai pas fait d'études de droit, donc je raisonne avec mes moyens de citoyenne française basique... et ce que j'ai compris m'a choquée ; s'il s'avérait toutefois que je n'aie rien compris, et que mon analyse soit erronée, pardon et merci, à ceux qui "savent" le droit, de bien vouloir éclairer ma lanterne : Donc, la conclusion de B. Perrin a particulièrement attiré mon attention, je cite : "A l'inverse, l'allègement des contrôles, notamment celui exercé par les juridictions financières, et la modulation des sanctions pourraient fort bien conjuguer leurs effets pour restaurer un climat d'impunité. D'autant plus que la décision est rétroactive, les élus, condamnés à cette peine automatique, pouvant, à compter de la publication de la décision, demander leur inscription sur les listes électorales. A cet égard, la décision du Conseil constitutionnel tient à la fois de l'amnistie et de l'absolution, à charge pour le juge pénal de se munir de sa propre grille de lecture pour adapter la sanction à la maturité du prévenu et à la pureté de ses intentions ..." => de ce que j'en ai compris, Monsieur Perrin commente une décision rendue le 11 juin 2010 par le Conseil constitutionnel - décision qui abroge l'article L 7 du Code électoral.
Que disait l'article L 7 du code électoral en substance ? : ne doivent pas être inscrites sur la liste électorale, pendant un délai de cinq ans à compter de la date à laquelle la condamnation est devenue définitive, les personnes condamnées pour l'une des infractions prévues par les articles [...] du code pénal ou pour le délit de recel de l'une des infractions défini par les articles [..] du code pénal => on parle en fait d'infractions liées à la concussion, à la corruption passive et au trafic d'influence, à la prise illégale d'intérêt, aux atteintes à la liberté d'accès et à l'égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public, à la soustraction et au détournement de biens, au trafic d'influence, aux menaces et actes d'intimidation contre des personnes exerçant une fonction publique, à la soustraction ou au détournement de biens contenus dans un dépôt public, enfin au recel => donc, avant, quand une personne était reconnue coupable d'une ou plusieurs de ces vilenies, elle ne pouvait s'inscrire sur une liste électorale qu'après un délai de 5 ans suivant sa condamnation => or, le Conseil constitutionnel, le 11 juin dernier, a abrogé cet article (voir ICI), considérant que cela équivalait à une sorte de "double peine" venant s'ajouter aux sanctions prévues par le code pénal pour ces délits - "double peine" allant à l'encontre des règles établies par la Déclaration des droits de l'homme. => Et, comme le Conseil constitutionnel l'a précisé, comme la décision est publiée au Journal officiel, elle est applicable dès publication et, qui plus est, elle est rétroactive - autrement dit - dès le 12 juin dernier, des élus reconnus "coupables" et ne pouvant pas s'inscrire la veille, ont pu aller s'inscrire sur les listes électorales le lendemain. Il faut savoir que le Conseil constitutionnel est actuellement composé de 11 membres dont 2 sont membres à vie (à savoir nos deux présidents précédents), 7 ont été nommés par Monsieur Sarkozy, et 2 par Monsieur Chirac (voir ICI et LÀ). Avouez que cette décision arrive à point, vu les "affaires" qui font la une de nos quotidiens depuis quelques semaines - au mieux elle a donc corrigé une sorte de maladresse de codification - mais au pire, il semble bien quand même qu'elle soit un signal "fort", et que le Conseil constitutionnel dit à tous les élus mafieux de tout poil "allez-y, ne vous inquiétez pas, mentez, filoutez, volez... même si vous vous faites prendre, vous pourrez encore vous présenter" et aussi "on n'a pas réellement besoin d'élu irréprochable, alors foncez !" (Enfin, moi c'est comme ça que je l'interprète).
Alors qu'ils n'ont de cesse d'expliquer l'importance de réformer rapidement un régime de retraite en déficit, les parlementaires refusent donc d'être soumis au régime de retraite de la majorité des Français." On trouve le "compte-rendu" de l'Assemblée Nationale ICI Et ne manquez pas, dans les commentaires sous l'article de Jean Rex, le compte-rendu intégral des "débats" qui ont présidé à ce vote de rejet, retranscrit par Ineffret. => Comme je dis en ce moment " c'est le règne du 2 poids 10 mesures".
Une femme italienne a écrit une lettre à Carla Bruni pour lui demander ce qu'il est arrivé à son fils : il est mort dans une prison française ; elle vient de récupérer sa dépouille dans un état pitoyable, d'après le journal Le Point ou encore France Info. => tristesse, et honte...
On est au 21ème siècle en France ! et on veut pouvoir donner des leçons de "démocratie" au monde entier ? ? ! ! ! Alors vraiment, j'exagère peut-être mais, NON, je ne suis pas d'accord avec tout ça ! et si j'ai eu peut-être un jour confiance en ceux qui nous gouvernent, élus, "décisionnaires" du CAC 40, lobbies, etc., je considère maintenant que tous ces gens sont, dans leur grande majorité, et de quelque bord qu'ils soient, de malfaisants personnages sans éthique ni honneur... malhonnêtes, vaniteux, avides, vénaux, ou pleutres. Ils ne servent pas la France, mais se servent de la France. Je pense que l'on ne peut pas en attendre grand chose de bon pour notre pays, et je n'ai pas confiance en eux. Je ne peux pas faire grève, travaillant dans le privé, et je me sens démunie... que faire sinon au moins dénoncer, ne pas laisser ronronner les scandales et se déliter notre société... Alors, même si ce n'est pas la panacée... même si ça pose plein de problèmes "économiques", même si on est "pris en otage par les grévistes" comme certains disent, même si certaines des revendications sont floues, tendancieuses, excessives... eh bien, quand je vois le tour "flou tendancieux excessif" et surtout injuste et inégalitaire que prend le système de fonctionnement français instauré par nos gouvernants - quand je vois aussi le mépris affiché dans lequel ils tiennent les manifestants, la réalité est que je suis fière qu'il se trouve des personnes prêtes à faire grève pour dire "STOP" à tout ça !
Voilà, c'est dit... pardon d'avoir été si longue, mais finalement, cette semaine décidément, je vois ROUGE !
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