quelque chose... ne tourne pas rond
| Le prix des choses, le prix des gens... Une question de choix... La statue "L'homme qui marche I" de Giacometti a été vendue aux enchères au prix de 74,2 millions d’euros... Plein de qualificatifs me viennent à l'esprit - non pas à propos de cette sculpture, que j'aime beaucoup, mais à propos de cette vente et de son montant. Des adjectifs de dégoût profond : c'est indécent, révoltant, aberrant, délirant, insensé, choquant au point d'en être obscène, invraisemblable, déraisonnable, immoral, ridicule, lamentable ... bref : anormal et scandaleux ! Et si ce n'était que pour cette sculpture, mais il faut voir les sommes dont on parle à propos des salaires de certains dirigeants, certains sportifs ou chanteurs... les sommes gâchées, gaspillées par exemple en opérations marketing d'une vanité sans nom - que ce soit pour un produit à vendre, ou un homme en campagne... une lutte de pouvoirs ou pour gagner un procès contre un concurrent - à la "déloyale"... ou encore, pour inventer de nouvelles armes toujours plus dévastatrices, ou pour aider des gens à asservir d'autres personnes... voir aussi qu'il paraît qu'une recette du loto peut atteindre jusqu'à 60 millions d'euros* Quelle incohérence ahurissante à côté de catastrophes comme celles de Haïti, à côté des SDF de nos rues, à côté des besoins des pays du sud en général (infrastructures, eau potable, instruction, accès à l'information, lutte pour guérir du sida...), à côté des besoins pour la recherche médicale etc, etc... J'ai quelques fois presque honte d'avoir eu la chance de naître privilégiée, au "Nord", et sous de bons auspices car, volontairement ou pas, je fais partie de ce système aberrant !  L'ironie de cette vente-ci est que, d'une certaine manière, cette sculpture "signe", avec son "prix", le chemin que nous prenons : seul, droit vers le néant, l'homme nu, sans consistance intérieure, étique, étriqué, sans douceur ni amour alors qu'il a été créé avec tendresse et passion... |